Arrêter de fumer avec l'aide de la sophrologie
Dans le cadre de nos recherches sur les méthodes naturelles pour aider à l’arrêt du tabac, nous avons interrogé Muriel Righeschi, sophrologue. Sa particularité ? Elle a, elle-même, été fumeuse et est heureuse d’avoir arrêté depuis 10 ans.
La sophrologie peut-elle aider les personnes qui essaient d’arrêter de fumer ?
Muriel Righeschi : La sophrologie ne remplace pas un médecin et ce n’est pas non plus un traitement mais la sophrologie peut les accompagner sur les troubles engrangés par les manques. Cela m’a moi-même beaucoup aidé après l’arrêt du tabac.
Pouvez-vous nous faire part de votre expérience du tabagisme et nous raconter comment vous avez arrêté ?
Muriel Righeschi : J’ai commencé à fumer très jeune (14 ans) et j’ai continué assez longtemps. Je ne vivais pas dans un contexte sociétal (années 70/80) dans lequel fumer était mal, bien au contraire.
J’ai tout de même essayé de diminuer et voulu arrêter à deux reprises, pour la naissance de mes deux filles mais c’était encore trop compliqué pour moi.
C’est un peu plus tard, après avoir lu La méthode simple pour en finir avec la cigarette d’Allen Carr que j’ai eu un déclic. Ce livre m’a fait déculpabiliser et prendre conscience du fait qu’arrêter de fumer n’était pas DUR, que c’était possible.
J’ai tenu 3 ans sans fumer.
Pour moi, c’est l’environnement dans lequel j’évoluais qui me conditionnait : étant comédienne, je travaillais dans un milieu très favorable au tabagisme. Les pauses étaient forcément des « pauses clopes » et fumer était un acte convivial.
Jusqu’au jour où j’en ai eu marre. Je toussais tout le temps, enchainais les angines et j’étais fatiguée. On m’a conseillé d’aller voir un hypnotiseur, ce que j’ai fait. Ouverte à ce type de méthode, j’ai été très réceptive et en une séance c’était réglé. Je n’ai plus fumé depuis.
À partir de quand avez-vous eu besoin de la sophrologie pour vous aider dans l’arrêt du tabac ?
Muriel Righeschi : J’ai pris 15 kilos après avoir arrêté de fumer. Je ne me sentais pas bien dans mon corps et ayant entendu parler de sophrologie, je décide de tester, trois ans après avoir arrêté de fumer,
Cette discipline m’a permis de me réapproprier mon corps et même mon mental. J’ai eu des prises de conscience et cela m’a aidée à moins manger et à me réguler. Cela m’a apporté des outils que j’utilise encore, automatiquement, pour me défaire de pulsions qui peuvent parfois revenir.
C’est une découverte importante dans ma vie puisque j’ai décidé de me reconvertir en devenant sophrologue. Je travaillais déjà beaucoup sur le corps en tant que comédienne, cette reconversion ressemble donc plus à un prolongement d’une partie de mon ancien métier qu’à un changement radical.
Vous avez utilisé la sophrologie après avoir arrêté de fumer. Est-il intéressant de pratiquer la sophrologie avant l’arrêt du tabac ?
Muriel Righeschi : Je pense que cela peut être bénéfique de commencer à faire de la sophrologie avant l’arrêt du tabac. Cela permet de mieux se préparer.
Comment se passe une séance de sophrologie ?
Muriel Righeschi : La première séance, je pose plusieurs questions afin de mieux connaître la personne qui est en face de moi (son mode de vie, ses problèmes, ses maux…). Ensuite, je l’aide à définir son objectif (que veut-elle avoir comme résultat avec la sophrologie ?).
Il y a aura plusieurs échanges autour des déclencheurs (à quels moments on ressent le besoin de fumer ?), qu’il est important d’identifier pour pouvoir ensuite trouver les moyens qui vont aider à ne pas répondre positivement à ces déclencheurs et donc à ne pas fumer.
Chaque protocole est propre à chaque individu qui consulte. Les exercices sont choisis en fonction des besoins de chacune et chacun. Et en sophrologie, on considère que c’est le « client » (on ne peut pas dire « patient ») qui a les ressources en lui.
Le tabac développe une dépendance physique et/ou psychologique. Selon vous, la sophrologie peut-elle lutter contre les deux dépendances ?
Muriel Righeschi : La sophrologie se base sur trois grands types d’outils dont les respirations contrôlées, les contractions/décontractions musculaires et les visualisations.
Ils sont utilisés à des fins différentes. Ici on utilisera les deux premiers types d’outils pour lutter contre la dépendance physique, ce qui favorisera l’oxygénation des cellules. Les visualisations, elles, seront utilisées contre la dépendance psychologique.
Combien de séances sont nécessaires et sur quelle durée ?
Muriel Righeschi : La sophrologie est une méthode douce, on avance progressivement.
C’est pourquoi, je conseille entre 8 et 12 séances sur une durée de 2 mois/2 mois et demi. Après cela, vous avez tous les outils en main pour être autonome.
Avez-vous un conseil à donner pour que la sophrologie soit efficace ?
Muriel Righeschi : Pour une personne qui a la volonté d’arrêter de fumer, et pour tout autre objectif, la clé du succès en sophrologie est l’entrainement quotidien. Il est nécessaire de répéter ses exercices plusieurs fois par jour pour qu’un automatisme se développe.
La sophrologie, ça vous dit ?
Muriel Righeschi offre une séance découverte à distance tous les mardis de 19h à 20h. Inscrivez-vous ! Vous pouvez aussi réserver votre consultation privée, en physique ou à distance, sur son site.